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La réduction des dommages en tant que pratique exemplaire (Section 1 de 4 de la Trousse de réduction des dommages)

La réduction des dommages est un terme générique désignant les politiques et pratiques axées sur la réduction des effets problématiques de l’alcool et d’autres drogues. Elle peut se produire aux niveaux communautaire, sociétal ou individuel. La réduction des dommages est axée sur l’atténuation des conséquences sans devoir nécessairement cesser l’activité. Il s’agit d’une approche bien documentée, fondée sur la preuve et efficace pour remédier aux dommages causés par la consommation de substances (réduction de la mortalité, des maladies et des blessures). La réduction des dommages est la seule réponse politique éprouvée qui sauve des vies et de l’argent, tout en augmentant la qualité de vie (Stone & Sandler, 2016).

 

À propos de la réduction des dommages en tant que modèle

La société accepte à bras ouverts la réduction des dommages dans d’autres milieux à haut taux de mortalité et de blessures. Les ceintures de sécurité, les coussins gonflables et les casques pour les cyclistes et motocyclistes sont tous de bons exemples de mesures de sécurité prises pour réduire la gravité des blessures subites lors d’accidents. Ces mesures ne préviennent pas les accidents, ni ne tentent de réduire les comportements à risque susceptibles de les produire. Encore une fois, l’objectif principal est tout simplement de réduire la possibilité et la gravité des blessures. Non seulement ces mesures ont-elles été prouvées efficaces et reconnues à l’échelle mondiale, elles sont devenues des exigences légales dans plusieurs pays (National Treatment Strategy Working Group, 2008).

Dans ce contexte, la réduction des dommages est un terme générique désignant les politiques et pratiques axées sur la réduction des effets problématiques de l’alcool et des autres drogues. (Erickson, Butters, & Walko, 2002). La réduction des dommages peut se faire aux niveaux communautaire, sociétal ou individuel. Voici quelques exemples de stratégies de réduction des dommages au chapitre de la consommation de substances : le Smart Serve pour les barmans, lequel diminue le risque d’ivresse publique ou de conduite avec facultés affaiblies; les programmes d’échange de seringues, lesquels réduisent le risque de transmission du VIH; les zones de non-fumeurs permettant de limiter la fumée secondaire (Erickson, Butters, & Walko, 2002). Il s’agit d’une approche qui s’abstient de tout jugement; elle permet un dialogue honnête quant à la consommation de drogues (y compris l’alcool) et diminue la stigmatisation des gens pour qui la consommation est problématique.

Une autre manière de percevoir la réduction des dommages est en tant que mode de prévention secondaire. La prévention primaire est axée sur la prévention des comportements à haut risque ou des maladies en premier lieu, tandis que la prévention secondaire vise la « détection rapide et la prévention de l’évolution des menaces à la santé de l’individu » (National Treatment Strategy Working Group, 2008). Dans le cas des étudiantes et étudiants postsecondaires, la réduction des dommages subis lors de la consommation d’alcool et d’autres drogues, ainsi que l’identification des habitudes problématiques avant que celles-ci ne se transforment en dépendance sont des exemples-clés de la prévention secondaire.

Quelques principes clés :

  • L’acceptation des bienfaits et des conséquences de la consommation, et du fait que la consommation existe depuis des milliers d’années.
  • Se concentrer sur la diminution des dommages immédiats, et non lutter pour une société sans drogue.
  • Se concentrer sur les dommages, et non sur la substance.
  • Offrir aux gens plusieurs options leur permettant de demeurer en vie et en santé et d’assurer leur sécurité.
  • Mettre la priorités sur les objectifs des personnes individuelles et se concentrer sur ce qu’elles estiment être leur besoin le plus urgent.
  • Les petites victoires s’accumulent.
  • Reconnaître que les gens savent ce qui est le mieux pour eux, et qu’ils font de leur mieux avec ce qu’ils ont.

La réduction des dommages pour les étudiantes et étudiants

Lorsqu’on tient compte du contexte national, il est clair que la consommation d’alcool et d’autres drogues, comme le cannabis, est de plus en plus la norme dans les interactions sociales. L’alcool, notamment, est utilisé dans des contextes de célébration, de commisération et de socialisation (National College Health Improvement Project, 2013.) L’alcool a même commencé à être présent dans des activités traditionnellement dépourvues d’alcool – cours de peinture ou de yoga, par exemple. Il n’est pas réaliste de s’attendre à ce que les étudiantes et étudiants postsecondaires s’abstiennent d’activités ancrées dans la culture et pratiquées par le grand public. De plus, l’éducation postsecondaire présente ses propres défis :

« Sur les campus, là où la transition à la vie adulte et à la vie universitaire implique souvent de grandes pressions sociales, scolaires, émotionnelles et financières, les étudiantes et les étudiants boivent énormément d’alcool, au point où se saouler devient la norme. »
(Ministère de la Santé et du Bien-être de la Nouvelle-Écosse, 2012.)
Dans l’Évaluation nationale de la santé dans les collèges, plus de la moitié des étudiantes et étudiants postsecondaires ayant bu dans les douze derniers mois ont déclaré avoir expérimenté l’une des choses suivantes : faire quelque chose qu’ils ont regretté par la suite, oublier où ils étaient ou ce qu’ils avaient fait, avoir des problèmes avec la police, avoir des relations sexuelles sans consentement, avoir des relations sexuelles sans protection, se blesser ou blesser quelqu’un d’autre physiquement, envisager le suicide
(Association américaine de la santé dans les collèges, 2016).
L’Étude nationale sur la consommation des drogues et la santé – une étude américaine dans le cadre de laquelle approximativement 70 000 participants âgés de 12 ans et plus, sélectionnés aléatoirement, étaient interviewés – a trouvé que plusieurs problèmes de consommation atteignent leur sommet chez les jeunes en transition (de 18 à 24 ans) lorsqu’ils vivent « des transitions rapides vers de nouveaux contextes sociaux leur offrant une plus grande liberté et moins de contrôle social que lors du secondaire et plus tôt ».
(Administration, 2017)
Il est évident que la réduction des dommages est une stratégie visant les étudiantes et étudiants collégiaux et les jeunes sortant des normes. L’un des buts principaux de la recherche sur la réduction des dommages chez les jeunes devrait être l’amélioration des programmes afin de pouvoir combler les besoins des jeunes.
(Poulin, 2006).
Des études démontrent que les programmes visant à réduire les dommages à court et à long termes aux consommateurs ont des bienfaits pour toute la communauté, et ce, grâce à une diminution du crime organisé et du désordre public, en plus des bienfaits accumulés de l’inclusion de membres de la société auparavant marginalisés. L’amélioration de la santé et du fonctionnement des personnes, ainsi que l’inciedence nette sur les dommages dans la communauté sont des signes évidents du succès précoce de la réduction des dommages.
(Erickson, Butters, & Walko, 2002).

Ressources de réduction des dommages s

RÉDUCTION DES DOMMAGES 101

La réduction des dommages diminue les risques d’une activité sur la santé sans en cesser la pratique même. Quelques exemples comprennent les casques de vélo, les ceintures de sécurité, les mitaines de four, et les messages « Ne conduisez pas si vous avez bu ». Voici ce que vous devez savoir sur la réduction des dommages et la consommation de substances :

  1. ÇA FONCTIONNE!La réduction des dommages est une approche bien documentée et fondée sur la preuve qui est efficace pour diminuer les dommages liés à la consommation.
  2. CONSOMMER OU NE PAS CONSOMMER. La réduction des dommages n’encourage pas la consommation de drogues, mais ne force pas les gens à cesser de consommer; il s’agit d’une approche non moralisatrice qui aide les gens à maintenir une meilleure santé.
  3. IL Y A TOUJOURS DEUX CÔTÉS DE LA MÉDAILLE.La réduction des dommages accepte les bienfaits et les conséquences négatives de la consommation d’alcool et d’autres substances.
  4. ICI, MAINTENANT.Les objectifs de la réduction des dommages sont liés à la diminution des dommages immédiats et à l’augmentation de la qualité de vie des gens dans le présent. La réduction des dommages ne vise pas l’absence de drogues dans la société.
  5. LES VICTOIRES INDIVIDUELLES. La réduction des dommages respecte les objectifs personnels des gens et offre plusieurs options. Ceci permet aux gens de se concentrer sur leurs besoins les plus immédiats et d’avoir accès à un vaste éventail d’options pour être en santé et en sécurité. Les petites victoires s’accumulent!