La présente section vise à aider le personnel enseignant à saisir et comprendre l’incidence de la consommation de substances sur les étudiantes et étudiants de niveau postsecondaire, et en quoi la culture de consommation de substances au niveau postsecondaire touche les étudiantes et étudiants. Elle sera utile pour le personnel du collège, quel qu’il soit, qui veut comprendre la consommation de substances, la réduction des dommages et comment continuer à contribuer à une culture de campus plus saine.
Consommation de substances continue malgré des conséquences négatives, présence de symptômes de privation et augmentation de la tolérance. Ce terme est vague et porte à confusion puisque la dépendance physique peut correspondre à la réponse biologique normale d’une personne et n’indique pas nécessairement une consommation de substances compulsive et incontrôlable.
Dans sa 5e édition, le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux comprend désormais des critères spécifiques visant à déterminer si une personne a un trouble lié à l'usage de substances psychoactives. Plus le nombre de critères remplis est élevé, plus le trouble est grave. (Substance Use and Abuse, 2016, Rick Csiernik).
Toute substance qui modifie la façon dont fonctionnent le corps et le cerveau. Ceci comprend l’alcool, que l’on exclut souvent de cette définition.
Ainsi, l’on dit souvent « alcool et drogues », alors que l’on devrait plutôt dire « alcool et autres drogues ».
Mot désignant une « marque » associée à une personne possédant un attribut, un trait ou un trouble, et laquelle fait en sorte que cette dernière soit perçue comme étant différente d’une personne dite « normale ». Ces attitudes et stéréotypes négatifs peuvent entraîner de la honte et de la discrimination et représenter un obstacle au traitement.
Lire plus d’information de la Commission de la santé mentale du Canada.
Usage de drogue(s).
Le fait d’utiliser des substances psychoactives d’une manière autre que leur utilisation normale, de les obtenir de sources illégitimes, d’en utiliser des quantités supérieures aux doses recommandées ou d’utiliser des substances psychoactives à tel point que les activités normales de la vie et les relations en sont affectées.
Les troubles liés à l’usage de substances psychoactives surviennent lorsque l’utilisation continue d’alcool ou d’autres drogues cause des dégradations importantes d’ordre clinique et fonctionnel dans les quatre catégories suivantes :
Tout dépendant du nombre de critères remplis, les troubles liés à l’usage de substances psychoactives peuvent être légers, moyens ou graves.
Le présent module vous permettra de mieux comprendre les enjeux spécifiques auxquels sont confrontés les étudiantes et étudiants de niveaux collégial et universitaire, et comment nous pouvons les soutenir de manière holistique. Il vous propose également un survol du Projet cadre du CA.
Visionnez cette vidéo ou consultez les renseignements ci-dessous pour en apprendre sur la consommation de substances chez les étudiantes et étudiants de niveau collégial, et pourquoi une stratégie de réduction des dommages peut être plus efficace que l’approche traditionnelle de type « Dites non aux drogues ».
La consommation de substances et ses troubles connexes sont des sujets complexes. Il y a plusieurs raisons pour lesquelles les étudiantes et étudiants de niveau postsecondaire consomment de l’alcool et d’autres drogues, et il nous faut reconnaître que la plupart d’entre eux ne développeront auront aucun problème durable. Toutefois, lors de leur séjour au collège, 55 % des étudiantes et étudiants de l’Ontario qui ont consommé de l’alcool au cours des 12 derniers mois ont rapporté avoir vécu l’une de situations suivantes :
Les étudiantes et étudiants de niveau collégial sont particulièrement à risque. Selon l’enquête nationale sur la consommation de substances et la santé, de nombreux problèmes de consommation de substances atteignent des pointes parmi les jeunes en période de transition (généralement, de 18 à 24 ans). Il s’agit de la période au cours de laquelle les jeunes vivent des transitions rapides dans le cadre de nouveaux contextes sociaux, et jouissent d’une plus grande liberté tout en étant soumis à un contrôle social moindre que lors de leurs études secondaires et en début d’adolescence.
77 % des étudiantes et étudiants qui fréquentent le Collège Algonquin sont âgés de moins de 25 ans; ainsi, du jour au lendemain, ils acquièrent une nouvelle autonomie, ont plus facilement accès à de l’alcool et à d’autres substances, font de leur mieux pour s’habituer à un territoire social nouveau et inconnu, tout cela alors que la norme sociale au collège, c’est supposément que tout le monde consomme, boit et fait la fête. Si l’on tient compte de tous ces facteurs, il est facile de comprendre pourquoi les taux de consommation et d’abus de substances augmentent à ce stade.
Les messages traditionnels au sujet de l’alcool et des autres drogues gravitent autour de l’idée suivante : « la drogue, c’est mauvais, il ne faut pas en consommer, il suffit de dire non ». malheureusement, cela ne reflète nullement la réalité et se veut une attitude simpliste : il y a de bonnes et de mauvaises personnes. Les bonnes personnes ne consomment pas de drogue et, donc, si vous en consommez, vous êtes forcément une mauvaise personne.
Cela rend difficile toute discussion ouverte et franche sur la façon dont les gens peuvent consommer des drogues de manière à en réduire les dommages et demander de l’aide, car qui veut admettre être « une mauvaise personne »?
Le fait de remettre en question la doctrine qui dit que « l’abstinence est la seule voie possible » et de paver ainsi la voie vers des étudiantes et étudiants en meilleure santé et qui réussissent mieux exige que l’équipe collégiale entière contribue à créer divers niveaux d’intervention, d’éducation et de changement.
Le AC Umbrella Project (en anglais seulement) est une initiative de réduction des dommages mise sur pied au Collège Algonquin. Le projet vise à accroître la sensibilisation et l’éducation quant aux façons de réduire les dommages associés à la consommation de substances et apporter un soutien aux étudiantes et étudiants qui sont aux prises avec des problèmes de consommation de substances, afin de réussir leurs études collégiales.
Visionnez cette vidéo ou lisez l’information ci-dessous pour en apprendre davantage sur le projet.
Lorsque le Fonds d’innovation en santé mentale a annoncé qu’il recherchait des propositions de projet visant à améliorer les services de santé mentale et/ou de toxicomanie dans les établissements postsecondaires, le Collège Algonquin a discerné là une occasion de fournir aux étudiantes et étudiants un service alliant soin, éducation, intégrité et respect.
En faisant équipe avec des partenaires communautaires, nommément Rideauwood Addiction and Family Services, le Wabano Centre for Aboriginal Health et le Tungasuvvingat Inuit Community Centre, le collège a cherché à exploiter cette possibilité, après quoi le projet a obtenu un financement s’échelonnant sur deux ans.
Le but était de créer un cadre de réduction des dommages pour les établissements postsecondaires et les étudiantes et étudiants qui les fréquentent.
Le projet vise des objectifs multiples :
Plusieurs méthodes différentes sont mises de l’avant pour atteindre ces objectifs, y compris les suivantes :
Pour plus d’information, veuillez consulter la page du Projet cadre du CA (en anglais seulement).