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Section 4 : Identifier et soutenir les étudiantes et étudiants en difficulté (sous-module du module Formation en ligne)

Dans la présente section, nous aborderons certaines des stratégies pratiques que vous pouvez utiliser afin de soutenir les étudiantes et étudiants susceptibles d’être aux prises avec un problème de consommation de substances. Nous identifierons également des soutiens disponibles sur campus et hors-campus.

 

Identifier les étudiantes et étudiants en difficulté

Introduction

Visionnez la vidéo ci-dessous ou lisez le texte qui suit pour savoir ce que vous apprendrez dans la présente section.

À la fin de la présente section, vous aurez acquis :

  • Une meilleure compréhension de l’importance du rôle que vous jouez.
  • La capacité d’identifier les étudiantes et étudiants qui ont besoin de soutien.
  • Les compétences pour communiquer efficacement vos inquiétudes.
  • Les compétences pour composer avec un système de refus.
  • Une bonne connaissance des soutiens accessibles sur campus et hors-campus.

Votre position unique

En votre qualité de professeur ou de membre du personnel, vous entrez en interaction avec un grand nombre d’étudiantes et d’étudiants. Visionnez la vidéo ou lisez le texte ci-dessous pour connaître votre position unique vous permettant d’aider les étudiantes et étudiants.

Les étudiantes et étudiants éprouvent toutes et tous des difficultés à un certain moment lors de leur séjour au collège. Bien que de nombreux étudiants et étudiantes soient en mesure de remédier à leurs préoccupations au fur et à mesure qu’elles surviennent, d’autres continuent d’éprouver des difficultés.

Selon les données de l’étude National College Health Assessment (de l’American College Health Association), il existe un écart entre le nombre d’étudiantes et étudiants qui déclarent des problèmes de santé mentale et celles et ceux qui déclarent avoir reçu un soutien en santé mentale. Plus longtemps ces préoccupations demeurent sans réponse, plus elles auront une incidence sur la santé mentale des étudiantes et étudiants et de leur capacité à apprendre. Les étudiantes et étudiants devront, par conséquent, consacrer davantage de temps et d’énergie à essayer de faire face à leurs problèmes.

Nous sommes en mesure de de bâtir une capacité, sur le campus, qui permet d’assurer un soutien plus précoce pour les étudiantes et étudiants, et ce, avant même que leurs préoccupations ne prennent de l’ampleur. Le corps enseignant et les membres du personnel entrent en interaction avec un très grand nombre d’étudiantes et étudiants sur le campus tout au long de la journée, et ils sont les mieux placés pour déceler les signes avant-coureurs chez une étudiante ou un étudiant en difficulté.

Signes et symptômes

Visionnez la vidéo ou lisez le texte ci-dessous pour en apprendre au sujet des signes et des symptômes d’une consommation problématique.

Comme vous l’avez appris dans les sections précédentes, la consommation d’alcool et d’autres drogues sert parfois de stratégie d’adaptation; une consommation continue peut éventuellement mener à un usage habituel et problématique ou à des troubles de consommation de substances. Une telle consommation élevée exige davantage d’argent et de temps, lesquels seraient autrement utilisés pour d’autres exigences ou attentes d’ordre social, que ce soit auprès de la famille, des amis, des études ou de la collectivité dans son ensemble.

Lorsque l’étudiante ou l’étudiant en est rendu à une consommation habituelle ou dangereuse, ses décisions sont fonction de sa capacité à obtenir la substance, à l’utiliser et à se relever de sa consommation excessive. À ce stade, sa consommation commencera à avoir une incidence directe sur ses relations, ses responsabilités et sa capacité à prendre soin d’elle-même ou de lui-même.

En bout de ligne, vous n’avez pas besoin de savoir précisément si l’étudiante ou l’étudiant en est à un stade de consommation problématique ou a un trouble de consommation de substances, pour vous renseigner sur son bien-être. Si la santé physique ou mentale d’une étudiante ou d’un étudiant vous préoccupe, le fait de tendre la main et d’exprimer votre inquiétude fournit à l’étudiante ou à l’étudiant l’occasion de recevoir un soutien.

Signes de consommation problématique

Les signes annonciateurs d’une consommation de substances nocive, habituelle ou problématique chez une étudiante ou un étudiant comprennent les comportements suivants :

  • Consommation visant à contrecarrer une humeur négative.
  • Consommation quotidienne. Consommation avant ou pendant les études/le travail.
  • Consommation en conduisant ou lors d’activités physiques rigoureuses.
  • Consommation de plus d’une substance à la fois.
  • Consommation en tant que forme principale d’activité récréative.
  • Changements inexplicables dans sa présentation (personnalité, apparence physique et hygiène.)

Signes de consommation semblant moins problématique

Les signes, chez l’étudiante ou l’étudiant, que ses habitudes de consommation soient moins susceptibles d’être nocives, habituelles ou problématique comprennent les comportements suivants :

  • Prendre ses précautions au moment de consommer.
  • S’assurer de ne consommer qu’en quantités minimes ou modérées.
  • Consommer moins fréquemment et uniquement dans des contextes particuliers.
  • Être en mesure de cesser sa consommation en tout temps.

Soutien aux étudiantes et étudiants en difficulté

Tips to support struggling students

  • Rappelez-vous que les étudiantes et étudiants contrôlent leurs propres vies. Évitez d’argumenter avec celles et ceux qui hésitent à changer et consacrez vos efforts à bâtir leur confiance et leur sentiment d’efficacité personnelle.
  • Aidez les étudiantes et étudiants à voir la différence. Explorez en quoi leur vie actuelle – y compris leurs problèmes actuels – diffère de leur vie souhaitée.
  • Utilisez des techniques vous permettant d’exprimer vos préoccupations. Des techniques – questions ouvertes et écoute active, p. ex. – peuvent vous aider à communiquer efficacement avec les étudiantes et étudiants qui sont en difficulté.
  • Attendez-vous au déni. Les étudiantes et étudiants qui ont de la difficulté à changer peuvent réagir avec colère, en justifiant leur comportement, en jetant le blâme ailleurs et en adoptant d’autres formes de comportement défensif. Anticipez ce type de comportement et ne perdez pas de vue votre objectif.

Les objectifs de vos conversations

Votre conversation avec une étudiante ou une étudiant devrait viser quatre objectifs : exprimer de l’empathie, explorer les différences, accepter la résistance et soutenir l’efficacité personnelle. Visionnez la vidéo ou lisez le texte ci-dessous pour en apprendre davantage au sujet de ces objectifs.

Exprimer de l’empathie – Transcription de la vidéo

L’empathie vise l’établissement d’un bon rapport par le biais d’une approche non critique et axée sur l’acceptation. Il s’agit d’essayer de comprendre le point de vue de la jeune personne, tout en lui permettant de partager ses réflexions au sujet de sa situation et ce qu’elle souhaiterait changer. Faute d’établir une relation fondée sur le respect, il sera difficile d’aider la jeune personne à adopter des changements positifs.

  • À faire : faire montre d’acceptation, de compréhension et d’encouragement; mettez la jeune personne à l’aise; et faites de l’écoute active.
  • À ne pas faire : juger, prêcher, jeter le blâme ou critiquer; utiliser des étiquettes telles que « alcoolique » ou « drogué » ou « toxicomane »; ou parler pendant plus de 50 % du temps.
Explorer les divergences – Transcription de la vidéo

On ressent de la divergence lorsqu’un comportement ne concorde pas à un objectif ou une valeur. Les jeunes personnes sont plus susceptibles d’être motivées à modifier un comportement problématique lorsqu’elles constatent une différence ou une divergence entre leur vie actuelle, p. ex., leur consommation actuelle d’alcool ou d’une autre drogue et leurs problèmes connexes, et leur vie souhaitée. L’objectif est d’amplifier cette différence et d’aider la jeune personne à explorer la situation actuelle relativement à ce qu’elle souhaite et valorise, de sorte qu’elle puisse identifier ses propres motifs susceptibles de la pousser à changer.

Accepter la résistance – Transcription de la vidéo

Accepter la résistance veut dire que l’on évite les arguments ou les disputes avec l’étudiante ou l’étudiant qui remet en question son besoin de changement. L’on accepte le fait que la jeune personne, en bout de ligne, est celle qui prendra les décisions au sujet de sa santé et de son bien-être.

Le fait de faire montre de respect à l’égard de l’opinion l’étudiante ou de l’étudiant est beaucoup plus utile que si l’on tente de convaincre la personne de force ou contre sa volonté. D’abord et avant tout, démontrez de l’intérêt pour ce que la jeune personne dit et ne soyez pas critique. Exprimez le fait que vous voulez comprendre et accepter les raisons qui expliquent son comportement et ses choix – sans nécessairement être en accord avec ces derniers.

Soutenir l’efficacité personnelle – Transcription de la vidéot

L’efficacité personnelle – c’est-à-dire la connaissance de ses propres capacités – veut dire croire en soi-même et en ses propres aptitudes. Cela suppose que l’on sait avec confiance que l’on peut réussir à se fixer et à atteindre un objectif. De nombreuses personnes sont plus susceptibles de modifier leur comportement si elles croient avoir décidé en toute liberté de procéder au changement par elles-mêmes et qu’elles sont en mesure de changer. Il est important d’aider les étudiantes et étudiants à se bâtir une confiance en adoptant les approches suivantes :

  • demeurer optimiste
  • leur rappeler leurs forces et leurs succès passés
  • reconnaître leurs efforts – petits ou grands, peu importe – à apporter des changements

Exprimer ses préoccupations (aptitudes de communication pour exprimer ses préoccupations)

Si vous vous entretenez avec une étudiante ou une étudiant en difficulté, certaines aptitudes vous permettront de communiquer de manière plus efficace avec elle ou lui. Faites l’activité ou lisez le texte ci-dessous pour en apprendre davantage au sujet des aptitudes de communication.

Comment exprimer ses préoccupations aux étudiantes et étudiants – Fichier RTF accessible

Les questions ouvertes exigent qu’une étudiante ou une étudiant doive expliquer quelque chose. Ces dernières commencent souvent par :

  • Qui
  • Quoi
  • Quand
  • Pourquoi

En revanche, les questions fermées commencent par des mots tels que « Crois-tu » (ou « Croyez-vous ») ou « Ne crois-tu pas » (ou « Ne croyez-vous pas »), et exigent une réponse « oui » ou « non » très spécifique.

Exemple :
  • Question fermée : « Ne crois-tu pas que la consommation de drogues soit un problème? »
  • Question ouverte : « Quelles sont les choses qui te préoccupent au sujet de la consommation de drogues? »

Le fait de poser des questions ouvertes peut aider l’étudiante ou l’étudiant à réfléchir au sujet de sa situation et évaluer son désir de changement. Il s’agit d’une manière efficace de soutirer des renseignements détaillés, puisqu’elle exige que la personne réfléchisse davantage à ce qu’elle dit. De plus, elle sera plus portée à prononcer des paroles qui la motiveront intérieurement à changer.

L’affirmation implique le fait d’utiliser des énoncés d’appréciation et de compréhension afin d’exprimer de la confiance à l’égard de la capacité de l’étudiante ou de l’étudiant à continuer des comportements positifs ou à apporter des changements positifs.

Exemple :

« Ce n’est pas facile de parler de ___. J’apprécie vraiment le fait que tu veuilles en parler. »

De tels énoncés peuvent aider à créer un climat de soutien et favoriser un rapport avec l’étudiante ou l’étudiant. Reconnaître les forces et les efforts d’une étudiante ou d’un étudiant en vue d’apporter un changement l’aide à bâtir sa confiance, et l’affirmation d’énoncés de motivation personnelle encourage une disposition au changement.

L’écoute active suppose le fait d’écouter ce que l’étudiante ou l’étudiant a à dire et de le reformuler pour lui faire comprendre que vous avez bien compris. Elle renforce les propres énoncés positifs de l’étudiante ou de l’étudiant quant au changement, et lui offre un aperçu en mettant en évidence les propres paroles de l’étudiante ou de l’étudiant.

Exemple :
  • Étudiante ou étudiant : « Je ne peux pas continuer à dépenser tout mon argent sur de l’alcool. »
  • Réponse : « Tu as dépensé plus d’argent sur l’alcool que tu peux te le permettre. »

Afin que l’écoute soit efficace, il importe de prêter attention aux occasions lorsque l’étudiante ou l’étudiant exprime une divergence entre ses désirs et sa situation actuelle. Concentrez-vous sur les choses positives que l’étudiante ou l’étudiant a dites au sujet du changement, en mettant l’accent sur sa volonté de changer. Si des idées négatives sont seulement mentionnées, nous pouvons explorer ce qu’il faudrait pour que l’étudiante ou l’étudiant songe à changer ou pourquoi elle ou il est d’avis que le changement n’est pas une option.

Résumer est une façon de recueillir les dires de l’étudiante ou de l’étudiant, histoire de la ou de le préparer à passer à autre chose. Le résumé vise à rappeler l’étudiante ou l’étudiant des principaux points de discussion, son plan d’action et ses raisons d’intervenir.

Si l’étudiante ou l’étudiant ralentit ou cesse de parler, un résumé peut l’aider à poursuivre et à se rappeler ce qu’elle ou il a dit, ou faire le lien entre divers énoncés.

Assurez-vous que le résumé soit court et succinct. Souvent, les résumés comprennent les éléments suivants :

  • Problèmes ou comportements spécifiques discutés.
  • Les plus importantes raisons de vouloir changer.
  • À quoi ressemble son plan d’action, y compris les mesures de réussite et les incitatifs ou sanctions pour réaliser ou non l’action.
  • La date et l’heure du prochain contact.

Vos réactions face aux étudiantes et étudiants en difficulté

Lorsque nous connaissons quelqu’un qui a des problèmes de consommation de substances, nous réagissons naturellement de l’une des deux façons suivantes : par la colère ou par la peur. Bien que chacune de ces réactions soit différente, les deux ont comme origine votre préoccupation pour la personne et votre désir de la voir cesser de consommer d’une manière qui a une incidence négative sur sa vie.

Lorsqu’on réagit par colère, on adopte les comportements suivants :

  • l’humiliation
  • les menaces
  • le traitement silencieux
  • les punitions
  • noter sévèrement des travaux ou devoirs
  • faire des commentaires sarcastiques
  • cibler la personne en classe

Lorsqu’on réagit par peur, on adopte les comportements suivants :

  • la justification
  • les excuses
  • donner des notes non méritées
  • donner de l’argent
  • donner une note de passage à l’étudiante ou l’étudiant, malgré le fait qu’elle ou il ne répond pas aux attentes

Lorsque nous réagissons par colère, nous envoyons involontairement les messages suivants à l’étudiante ou l’étudiant : « tu es une mauvaise personne », « tu ne le mérites pas », « tu es indigne ». En revanche, lorsque nous réagissons par peur, nous lui envoyons les messages suivants par inadvertance : « tu n’es pas capable », « tu n’es pas compétent(e) », « tu ne peux rien faire sans mon aide ».

Il est facile de ressentir au départ une émotion spécifique, puis de passer à une autre lorsque la personne ne change pas comme nous le souhaiterions. Il est important d’outrepasser votre peur et votre colère, et de prendre des décisions se fondant sur les faits.

Il peut être utile de se rappeler des trois « C » :

  • « Cause » : vous n’êtes pas la cause de la consommation.
  • « Contrôle » : vous ne pouvez contrôler la consommation.
  • « Composer avec » : vous pouvez apprendre à composer avec la situation, peu importe la consommation de l’étudiante ou de l’étudiant.

Lorsque nous réagissons de façon moins émotive, nous pouvons alors transmettre un message plus motivant à l’étudiante ou l’étudiant en difficulté : « Je me fais des soucis pour toi et je sais que tu es capable de trouver une solution. Je vais écouter ce que tu as à me dire au sujet de ton problème, mais ce sera à toi de trouver la solution, pas à moi. »

Les stratégies suivantes peuvent être utiles lorsque vous devez apporter un soutien à une étudiante ou une étudiant en difficulté :

  • Faire de l’écoute active
  • Proposer des choix
  • Définir les limites
  • Déterminer clairement les attentes et les conséquences
  • Ne pas faire quoi que ce soit que l’étudiante ou l’étudiant ne puisse faire de son propre chef

Comprendre le déni

Visionnez la vidéo ou lisez le texte ci-dessous pour apprendre comment les gens réagissent lorsqu’ils ont de la difficulté à changer.

Pensez à un moment de votre vie où vous vouliez vraiment changer quelque chose, que ce soit aller au gym, manger de manière plus saine ou vous imposer davantage au travail. Vous saviez pourquoi vous vouliez apporter un tel changement. Vous aviez dressé un plan à cette fin, mais peu importe vos efforts acharnés pour changer, vous en étiez incapable. Que ressentez-vous lorsqu’une telle chose survient?

Avec tout ce que vous ressentez, quelle pourrait être votre réaction si quelqu’un vous demandait comment vous vivez les changements ou vous suggère d’en faire davantage pour changer, ou fait montre de déception et vous dit que vous n’apportez pas les changements nécessaires comme vous l’aviez pourtant promis?

Vos réactions naturelles pourraient inclure les suivantes :

  • minimiser la situation
  • vous justifier
  • jeter le blâme ailleurs
  • rationaliser
  • être en colère
  • éviter le sujet
  • garder le silence
  • vous conformer
  • démontrer du sarcasme

Nous avons toutes et tous un système de défense naturel qui nous protège de la douleur et de l’inconfort. De telles réactions inconscientes surviennent souvent lorsque les gens veulent modifier leur consommation, réalisent qu’ils ne peuvent le faire et commencent à vivre une perte de contrôle de leur consommation.

Ces défenses servent deux objectifs :

  • Elles visent à repousser les gens susceptibles de découvrir comment la personne se sent à ce moment : désespérée, stupide et incompétente.
  • Elles protègent la personne contre la peur intense qu’elle pourrait vivre sur le plan physique, psychologique, social, si la substance ne faisait plus partie de sa vie.

Dès que vous pouvez reconnaître les mécanismes de défense chez les autres, il ne sera plus nécessaire de tenter d’éliminer les défenses comme telles. Restez dans la bonne voie en faisant part de vos préoccupations de manière compatissante et non critique.

Ressources