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Section 2 : Comprendre l’abus de substances (sous-module Formation en ligne)

La présente section vous aidera à mieux comprendre la consommation de substances. L’on se penchera sur les facteurs qui influent sur la consommation de substances et ce qui est susceptible de rendre un tel usage problématique.

 

Conseils

  • Notre comportement est influencé par une variété de facteurs. Notre culture, nos besoins humains et la façon dont fonctionnent nos cerveaux influencent tous notre comportement, y compris notre consommation de substances.
  • La consommation de substances semble être bénéfique jusqu’à ce qu’elle devienne nuisible. L’alcool et les autres drogues semblent permettre, dans un premier temps, d’affronter certains problèmes – par exemple, l’anxiété ou la solitude – ce qui encourage les gens à en continuer la consommation, et ce, même lorsque commencent à apparaître les problèmes liés à leur consommation.
  • La consommation de substances continue à aggraver les problèmes. Si quelqu’un consomme dans le but de l’aider à faire face à ses problèmes, un trouble lié à la consommation d’une substance viendra accentuer ces problèmes.
  • Toutes les personnes qui consomment ne développent pas nécessairement un problème de consommation. L’on dénombre différents stades de consommation de substances, de l’abstinence totale aux troubles liés à la consommation d’une substance.
  • Comprendre les facteurs de risque peut être utile. Les facteurs de risque font en sorte que certaines personnes seront plus susceptibles de développer un trouble lié à la consommation d’une substance. Bien connaître les facteurs de risque peut aider à saisir l’importance de ces facteurs, atténuer la stigmatisation et encourager à suivre un traitement.

Comprendre l’abus de substances

Introduction

La façon dont nous comprenons la dépendance et la consommation de substances a une incidence directe sur le type de soutien que nous pouvons fournir aux gens dans le besoin. Dans le présent module, nous aborderons la nature humaine : les facteurs sociaux, psychologiques et biologiques qui ont une incidence sur la consommation, les différents stades de consommation et les facteurs de risque qui peuvent faire en sorte qu’une consommation sociale de substances devienne problématique.

Introduction à la section 2 : Comprendre la consommation de substances – Transcription de la vidéo

Comportement humain

Visionnez la vidéo ou lisez les renseignements ci-dessous pour en apprendre au sujet du comportement humain et comment il influe sur la consommation de substances.

Comportement humain – Transcription de la vidéo

Le comportement humain ne se produit pas dans le vide. Il existe un large éventail d’influences – de la génétique aux facteurs sociaux – qui forment nos comportements. Voici certains des groupes d’influence :

  • Besoins fondamentaux, p. ex., affection, nourriture, abri
  • Biologie/génétique, p. ex., handicaps, santé, hormones
  • Collectivité/environnement, p. ex., quartier/voisinage, politiques/lois
  • Famille, p. ex., culture, soutien familial, valeurs
  • Médias, p. ex., publicité, musique, jeux vidéo
  • Objectifs personnels, p. ex., notes, image, mœurs
  • Ressources, p. ex., argent, temps, transport
  • Social, p. ex., amis, modèles, équipes/clubs

Nous vivons dans une culture qui envoie des messages très contradictoires au sujet de la consommation de substances. D’une part, nous acceptons et entérinons la consommation de substances, particulièrement pour ce qui est de l’alcool et du cannabis. Nous en célébrons l’usage. Nous relaxons en sirotant une bière ou en buvant un verre de vin. Nous écoutons des chansons qui parlent de boire dans un club ou lors d’une fête. Nous regardons des films dans lesquels des gens se « gèlent ». Nous voyons l’alcool et les autres drogues comme étant la solution à une peine d’amour et au stress. Nous tissons des liens avec d’autres en consommant ces substances.

D’une autre part, nous disons à nos enfants et à nos jeunes que les drogues « c’est pas bon, suffit de dire non ». Nous avons l’habitude de juger les personnes qui peinent à contrôler leur consommation ou qui consomment certaines substances spécifiques ou qui en font usage de certaines façons spécifiques.

Raisons sociales/psychologiques

Il existe des facteurs sociaux et psychologiques qui ont une influence sur notre consommation de substances. Visionnez la vidéo ou lisez les renseignements ci-dessous pour en savoir davantage sur ces facteurs. Vous pouvez également télécharger la transcription de la vidéo intitulée « Raisons sociales, psychologiques et biologiques de l’abus de substances ».

Raisons sociales/psychologiques de l’abus de substances – Transcription de la vidéo.

Raisons sociales/psychologiques de l’abus de substances

Lorsqu’on a demandé aux jeunes de dire pourquoi ils consomment du cannabis, leurs réponses comprenaient les suivantes, entre autres :

  • Pour l’excitation que cela leur procure
  • Pour les aider à établir des liens avec d’autres et avoir un sentiment d’appartenance
  • Pour composer avec le stress
  • Pour faire face à l’ennui

Il semblerait que le cannabis les aide à combler leurs besoins.

En tant qu’êtres humains, lorsque quelque chose nous convient, nous avons tendance à continuer à le faire. En revanche, l’usage continu peut contribuer à développer une tolérance et à créer une habitude. Ceci peut mener à une augmentation de l’usage continu, ce qui peut mener, à son tour, à un trouble lié à la consommation d’une substance. Comme nous le savons, l’alcool et les autres drogues semblent être efficaces pour combler nos besoins humains. Ceci étant dit, l’on peut comprendre pourquoi une personne continuerait à consommer même si cela lui cause des problèmes.

À la longue, la consommation cesse de combler ces besoins humains et si la personne développe un trouble d’abus de substance, la consommation de la substance viendra aggraver le problème. Si une personne consommait pour l’aider à nouer des liens avec d’autres, elle se sentira isolée. Si une personne consommait pour gérer son anxiété, l’anxiété augmentera éventuellement.

Lorsque quelque chose cesse de fonctionner, l’être humain tente alors d’en faire plus ou de le faire de différentes manières, afin de déterminer si la chose en question recommencera à fonctionner. Il peut être difficile pour une personne de reconnaître que la consommation d’alcool ou d’une autre drogue puisse être problématique lorsqu’un tel comportement semble avoir fonctionné pour elle pendant longtemps. Cesser d’utiliser la seule chose qui semblait fonctionner peut être difficile.

Raisons biologiques

Visionnez la vidéo ou lisez les renseignements ci-dessous pour en savoir davantage sur la façon dont notre cerveau exerce une influence sur notre consommation de substances.

L’incidence du cerveau sur les troubles liés à la consommation de substances – Transcription de la vidéo

Incidence du cerveau sur les troubles liés à la consommation de substances

Le cerveau est configuré pour s’assurer de répéter des activités de maintien de la vie. Pour ce faire, il libère de la dopamine—le neurotransmetteur responsable du message : « Voici quelque chose de fantastique, il faut le refaire ».

À l’époque préhistorique, les cerveaux de nos ancêtres nageaient dans la dopamine lorsqu’ils trouvaient et mangeaient de la nourriture, trouvaient un refuge, avaient des relations sexuelles et se sauvaient d’un tigre à dents de sabre—toutes des choses qui les aidaient à survivre. De nos jours, lorsqu’il est activé à des niveaux normaux, ce système récompense nos comportements naturels. Toutefois, toute stimulation excessive de ce système produit des effets euphoriques.

L’alcool et les autres drogues peuvent libérer de 2 à 10 fois la quantité de dopamine, en comparaison des systèmes naturels de récompense (p. ex., la nourriture et le sexe). Ceci peut survenir quasi-immédiatement et peut durer plus longtemps que toutes les récompenses naturelles que nous recevons. C’est notre cerveau qui fait que l’on se sent bien après un délicieux repas; en revanche, si nous fumons du cannabis, notre cerveau nous dit que l’on se sent SUPER bien et ce sentiment dure plus longtemps qu’après un bon repas. Nous pouvons ainsi constater comment notre propre cerveau soit en mesure de renforcer et d’encourager notre consommation d’alcool et d’autres drogues.

Pour consulter des renseignements plus détaillés sur le cerveau, veuillez s.v.p. lire l’article intitulé Drugs, Brains, and Behavior: The Science of Addiction - s’ouvre dans une nouvelle fenêtre (en anglais seulement).

Stades de consommation

Toutes les personnes qui consomment ne développent pas nécessairement un problème de consommation. L’on dénombre différents stades de consommation de substances, et ce ne sont pas tous les consommateurs d’alcool ou de quelque autre drogue qui passent par tous les stades. De nombreuses personnes consomment dans un contexte social sans éprouver de problèmes sérieux. Cliquez sur chaque stade pour en savoir davantage sur la consommation de substances à cette étape.

Aucune consommation

Force est de reconnaître que de nombreuses personnes ne consomment aucun alcool ni aucune autre drogue, et ce, pour diverses raisons. En ne reconnaissant pas ce fait, nous rendons ces personnes invisibles. Les personnes qui ne consomment pas ont soit décidé de ne pas essayer de telles substances, les ont essayées et n’ont pas aimé l’expérience ou ont déjà été aux prises avec un problème de toxicomanie et sont désormais abstinentes.

Expérimentation

À ce stade, vous découvrez les effets de la substance. L’expérimentation est souvent non planifiée. De nombreuses personnes – surtout à l’adolescence – passent par le stade d’expérimentation, lorsqu’elles essaient une substance pour le simple fait de l’essayer, par pure curiosité.

Elles se sont fait dire par nombre d’adultes de ne pas boire ni consommer d’autres drogues. Il est probable, certes, qu’elles connaîtront quelqu’un qui a déjà consommé de l’alcool ou une autre drogue et qui lui a fait savoir que c’était bon et amusant, ce qui influencera sa décision d’en faire l’essai.

L’expérimentation est le seul stade qui n’est pas permanent; dès que vous avez expérimenté, ou bien vous retournez au stade d’abstinence, ou bien vous décidez de passe à un usage occasionnel ou social.

Consommation occasionnelle/sociale

À ce stade, la personne aime consommer la substance. Lorsqu’une personne consomme de façon occasionnelle, elle ne dépense pas beaucoup de temps, ni d’argent, ni d’énergie à se procurer la substance, à la consommer ou à en subir les conséquences. Si de l’alcool ou quelque autre substance se trouve dans son entourage, elle en consommera, mais elle ne recherchera pas nécessairement cette substance. Les consommateurs sociaux tendent à dépenser plus d’argent, de temps et d’énergie à obtenir de l’alcool ou une autre drogue, à consommer la substance de leur choix et à en subir les conséquences..

À ce stade, si une personne venait à consommer au-delà de sa limite, ou à subir une conséquence négative, il serait facile pour elle d’apporter des changements à ses habitudes de consommation afin d’éviter que cela ne survienne de nouveau.

Consommation habituelle/nuisible/préoccupante

À ce stade, la personne a besoin de consommer la substance. Consommer de l’alcool ou une autre drogue est devenu une habitude. La personne passe davantage de temps et dépense davantage d’argent à s’en procurer, à la consommer et à en subir les conséquences. La consommation a lieu dans de multiples situations, pas seulement de manière sociale, et les conséquences négatives commencent à survenir sur une base plus régulière. La personne tend à perdre de l’intérêt pour d’autres activités n’impliquant pas le consommation de la substance et des personnes qui ne consomment pas.

Trouble lié à la consommation de substances/Dépendance (toxicomanie)

À ce stade, la personne a un besoin impérieux de consommer la substance. À ce stade, le cerveau a déterminé que la consommation est essentielle à la survie de la personne, d’où le trouble lié à la consommation d’une substance. À ce stade, la personne consomme en dépit des conséquences négatives. Elle n’a aucun contrôle sur sa consommation et a davantage tendance à consommer de manières beaucoup plus risquées. Elle consomme pour se sentir normale et pour faire cesser les symptômes de privation. La consommation est la priorité absolue.

Facteurs de risque

Il existe des facteurs de risque qui contribuent aux troubles liés à la consommation d’une substance. Visionnez la vidéo ou lisez les renseignements ci-dessous pour en savoir davantage à propos de ces facteurs.

Facteurs de risque – Transcription de la vidéo

Lorsque nous éduquons les gens au fait que les facteurs de risque peuvent accroître les probabilités de développer un trouble lié à la consommation d’une substance, nous pouvons alors leur donner le moyen de prendre des décisions qui les aideront à mieux composer avec ces facteurs.

Le simple fait de parler des facteurs de risque pourrait aider à prévenir les troubles liés à la consommation d’une substance et accroître ainsi les chances qu’une personne cherchera à suivre un traitement si un trouble survient.

Lisez-en davantage ci-dessous au sujet des facteurs de risque des troubles liés à la consommation de substances.

Il semblerait que la famille exerce une influence considérable pour ce qui est du développement éventuel d’un trouble lié à la consommation d’une substance. Ceci s’explique par le fait que l’on dénombre trois facteurs principaux qui en accroissent le risque :

  • Les facteurs héréditaires
  • L’apprentissage social naturel qui survient au sein de toutes les familles
  • Les trois règles apprises dans le cadre d’un foyer visé par un niveau de stress très élevé

Hérédité

Selon les recherches, il existerait un facteur héréditaire à l’origine de la consommation de substances. Bien que l’on n’ait découvert aucun gène de l’alcoolisme, souvent, les personnes aux prises avec un trouble lié à la consommation d’une substance ou d’alcool connaissent nombre de personnes dans leur famille qui ont des problèmes de dépendance.

Il y a lieu de noter que la population autochtone du Canada n’a aucun historique de dépendance avant la colonisation du pays. Après la conquête, ils perdirent leur territoire, leur culture et leurs enfants, et l’alcool devint un instrument de commerce et de célébration. Si vous vous rapportez aux activités sur les besoins humains, vous comprendrez pourquoi ces événements ont eu une incidence si importante sur la problématique consommation de substances des Premières nations.

Apprentissage social

Quand on est enfant, l’on croit que toutes les familles se comportent comme la nôtre. Puisque notre famille est la source première de notre apprentissage, si nous grandissons dans une famille aux prises avec des problèmes de consommation de substances ou quelque autre capacité d’adaptation malsaine, nous avons davantage tendance à adapter ces mêmes capacités.

Trois règles

L’on dénombre trois règles qui sont apprises dans des familles visées par le stress extrême, la dépendance, la maladie mentale sévère ou l’abus :

  • Règle no 1 : Ne pas parler. Ceci s’apparente à l’adage selon lequel « ce qui se passe dans cette maison ne sort pas de cette maison ». Personne ne parle de ses problèmes, et ce, pas même au sein de la famille. L’on vit dans le mensonge et les excuses, et l’on minimise les comportements.
  • Règle no 2 : Ne pas faire confiance. Les enfants apprennent qu’ils ne peuvent s’attendre à ce que les autres membres de famille vivant un stress extrême puissent remplir leurs rôles familiaux ou leurs promesses. Ils apprennent également qu’ils ne peuvent faire confiance en leurs propres sentiments. S’il ressent de la tension mais que personne n’aborde le problème, voici ce que l’enfant retient : « Je dois ressentir la mauvaise chose, je suis probablement trop sensible ». Les enfants apprennent donc à ne pas faire confiance en leurs propres sentiments.
  • Règle no 3 : Ne pas ressentir. L’être humain est conçu pour ressentir des émotions. Lorsqu’il ne nous est pas possible de parler de nos émotions négatives ou de savoir si nos émotions sont véridiques, nous essayons alors de trouver des moyens d’éliminer ces sentiments. Comme nous l’avons vu plus tôt avec l’exercice sur les besoins humains, l’alcool et les autres drogues servent à modifier temporairement ces sentiments.

Le fait de grandir avec ces règles augmenterait la vulnérabilité envers la consommation continue de substances.

L’alcool et les autres drogues sont des moyens très efficaces de se détendre le corps et de modifier ses pensées, ses humeurs et ses sentiments. Cela explique pourquoi les personnes ayant des problèmes de santé mentale et des difficultés d’apprentissage courent plus de risques de consommer des substances à répétition, ce qui augmente le risque de développer un trouble lié à la consommation d’une substance.

Dans le cas de personnes souffrant de dépression, d’anxiété, d’un trouble de stress post-traumatique ou de schizophrénie, il se peut qu’elles optent de consommer des substances qui augmentent leur taux de dopamine, détendent le corps et modifient leur pensée.

Une jeune personne de 13 ans a réglé des problèmes pendant 13 ans, compte 13 ans de capacités d’adaptation et a passé 13 ans à développer son réseau social. Cette jeune personne de 13 ans est dotée d’un ensemble limité de compétences—donc, dispose d’une boîte à outils restreinte.

Une personne adulte qui a trois fois l’âge d’un jeune de 13 ans dispose d’une boîte à outils trois fois plus grande. Elle compte beaucoup plus de capacités d’adaptation, son réseau social est beaucoup plus étendu et ses connaissances beaucoup plus importantes lui permettront de traverser des temps difficiles.

Si la jeune personne de 13 ans consomme de l’alcool, cela modifie la façon dont son corps et son cerveau fonctionnent. Si elle éprouve de la difficulté à combler ses besoins humains, l’alcool lui semblera être le remède à tous ses problèmes. Et puisque le fait de consommer lui semble efficace, elle continuera de consommer. Si l’alcool fonctionne, il n’y a donc aucune raison de trouver d’autres moyens de se faire des amis, de composer avec la frustration ou de gérer son ennui. Voilà qui explique pourquoi les jeunes prennent moins de temps à développer des troubles liés à la consommation d’une substance que les adultes.

Il existe d’autres facteurs de risque pour les troubles liés à la consommation d’une substance, dont les suivants :

  • problèmes d’attachement
  • traumatisme
  • environnement
  • accessibilité de l’alcool et des autres drogues